
Et si le destin de Manchester United était tout simplement marqué par une éternelle malchance ? Cette hypothèse semble plus que pertinente au regard de la presse anglaise, ce vendredi matin, à peine 48 heures après une victoire laborieuse des Red Devils contre Ipswich (3-2) lors de la 27e journée de Premier League. Un succès acquis sur le fil, malgré une infériorité numérique, qui aurait dû offrir un peu de répit aux coéquipiers d’André Onana, toujours bloqués à la 14e place du classement. Mais une fois de plus, ce soulagement n’aura été que de courte durée. Le Daily Mail évoque, dans son édition du jour, une situation qui demeure aussi tendue et électrique qu’auparavant.
Une crise profonde secoue Manchester United à tous les niveaux. Sur le terrain, le club stagne à une décevante 14e place en Premier League. Sur le plan administratif, le directeur général Omar Berrada a annoncé la mise en place d’un plan de restructuration avec la menace de licenciements affectant près de 200 membres du personnel. Cette situation pèse lourdement sur l’équipe, d’autant que les récentes déclarations de l’entraîneur Ruben Amorim, qui a subtilement mis en cause les joueurs, n’ont fait qu’ajouter à la pression.
Une frustration des joueurs qui se sentent « coupables » des problèmes financiers du club
Selon The Sun, Ruben Amorim auraient partagé des propos en pointant du doigt indirectement les joueurs comme responsables de cette situation. Nous devons aborder tous les problèmes du club, mais un élément important à ce stade est de comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation, cela a beaucoup à voir avec le manque de succès de l’équipe de football, car nous sommes le moteur de tout club de football. »
Selon les informations du quotidien Anglais, les propos de Ruben Amorim n’ont pas été bien reçus par les joueurs, qui se sont montrés furieux d’être ainsi pointés du doigt. Cependant, ils semblent encore réticents à exprimer leur mécontentement directement à leur entraîneur, arrivé sur le banc en novembre dernier. « Si vous vous rendiez à Carrington, vous pourriez penser que les relations entre les joueurs et Amorim sont excellentes », explique une source interne du club au Sun. « Mais en réalité, les joueurs sont agacés d’être tenus responsables des problèmes financiers du club. Ils n’ont pas remis en question l’entraîneur, car ils n’ont pas encore établi de véritable lien avec lui. »
Des anciens joueurs de Manchester United virulents envers les Glazer
D’après cette source, l’attitude critiquée du jeune entraîneur (40 ans) rend les discussions plus compliquées qu’elles ne le sont déjà. « Il est très clair sur ses attentes concernant leur performance sur le terrain, et les joueurs tentent de s’y conformer », indique-t-elle. « Cependant, même si certains adhèrent pleinement à sa tactique, ils estiment qu’ils ne peuvent pas exprimer leurs opinions, car Amorim reste ferme sur ses choix. Ils suivent les instructions, qu’ils soient d’accord ou non… Les joueurs ont le sentiment qu’ils ne peuvent pas manifester leur mécontentement, sous peine de créer un conflit. »
Le nouveau propriétaire minoritaire, Sir Jim Ratcliffe, a mis en place une politique d’austérité au sein du club, marquée par le licenciement de 250 membres du personnel, avant d’annoncer une nouvelle vague de suppressions touchant 200 autres postes afin de régler plus ou moins les problèmes financiers du club. Plusieurs autres mesures ont également été prises, comme l’arrêt des repas gratuits pour le personnel, la diminution des primes de Noël, la réduction des salaires des ambassadeurs du club et l’annulation des dons de charité, y compris le traditionnel don annuel de 40 000 livres à l’Association des anciens joueurs de Manchester United. Si Ruben Amorim évoque les résultats sportifs comme étant la principale raison des prochains licenciements, d’autres estiment que les choix catastrophiques des précédents dirigeants, la famille Glazer, sont en grande partie responsables de la situation actuelle.
« Les finances du club sont en ruine, complètement en morceaux », a expliqué l’ancien Red Devil Gary Neville lors d’une interview « La dette, le recrutement imprudent, l’augmentation du personnel de 600 à 1 200, ce qui est tout simplement incroyable, l’absence de Ligue des champions, qui coûte 30, 40, 50 millions d’euros par an, c’est un désastre absolu. Le club n’a plus d’argent. Ce que vous voyez maintenant, ce sont des décisions désespérées. Certaines d’entre elles sont nécessaires, d’autres sont mauvaises. Vous ne supprimez pas la nourriture des gens à Old Trafford, vous ne retirez pas 40.000 livres aux anciens joueurs. C’est le point culminant d’une gestion de merde absolue de la part des Glazer. Au point où un milliard de livres sterling (1,2 milliard d’euros) a été remboursé en intérêts, le club a chuté en termes de performance, de flux de trésorerie, de bénéfices – il a perdu 300 millions de livres sterling (360 millions d’euros) en trois ans. »
La situation au sein de Manchester United risque de ne pas se régler de suite…
Crédit photo : Manchester United