Mondial 2026 : « Les Comores n’ont pas l’obligation de se qualifier », Stefano Cusin

Stefano Cusin


« Les Comores n’ont pas l’obligation de se qualifier pour la Coupe du monde 2026 », affirme le sélectionneur des Comores, Stefano Cusin dans un entretien avec nous. Il révèle aussi à ATS, ses principaux objectifs sur le banc des Cœlacanthes.

L’équipe des Comores fait parler d’elle de mieux en mieux. L’effectif dirigé par Cusin était sur une série d’invincibilité de sept matchs (5 victoires et 2 nuls) avant de perdre récemment contre Madagascar lors de la troisième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

Leur dernier match s’est soldé par une victoire contre le Kenya, leur permettant d’être leaders de leur Groupe I des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Ils sont devant des équipes comme le Ghana, Madagascar et le Mali. Dans un entretien avec le sélectionneur de l’équipe comorienne, Cusin, il nous parle de ses objectifs sur le banc des Cœlacanthes.

Aussi surprenant que cela pourrait le paraître, le sélectionneur italien affirme que « les Comores n’ont pas l’obligation de se qualifier pour la Coupe du monde 2026 ».

ATS : Vous êtes sélectionneur des Comores depuis octobre 2023. Sur les sept derniers matchs, vous cumulez cinq victoires, un nul et autant de défaite. Quel est votre sentiment ?

Cusin : Mon sentiment, c’est quand même un sentiment positif par rapport au travail qu’on a abattu depuis le début. On est en reconstruction parce qu’il ne faut pas oublier quand même qu’on venait d’une non-qualification à la CAN 2023. Et, il y avait une équipe qu’il fallait reconstruire sur les bases qui existaient déjà, parce qu’il y avait un bon groupe.

Donc, en fait, chaque match est important parce qu’il nous donne des indications et puis quand on gagne, ça nous donne aussi confiance en ce qu’on est en train de faire. Et je pense que l’important, c’est qu’on ait dû vécu ensemble, qu’on puisse passer du temps ensemble parce que c’est fondamental dans la construction d’une équipe. Donc, pour l’instant, sincèrement, je suis vraiment content de l’état d’esprit des garçons.

ATS : Que pensez-vous du travail de l’ensemble du staff technique et de l’appui de la Fédération comorienne de football ?

Cusin : Je suis vraiment content aussi du travail du staff parce qu’il ne faut pas oublier que derrière une équipe, il y a tout un staff qui travaille à partir des gens qui s’occupent du matériel, de la logistique, les médecins, les kinés, le team manager, le directeur. C’est une énorme machine qui se met en route afin de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour jouer les matchs. Donc, je suis vraiment satisfait surtout de l’appui du gouvernement et bien sûr de la fédération.

Donc, pour l’instant, c’est un parcours important qu’on est en train de faire. Je pense que j’ai la chance de bénéficier quand même, avant tout, d’un groupe de qualité parce que sans les joueurs de qualité, il n’y a pas de résultat. Sincèrement, je pense que la chose la plus importante, c’est celle de mettre les joueurs dans les meilleures conditions.

ATS : Après le revers contre Madagascar, les Comores ont repris le chemin de la victoire avec un succès 2-0 contre le Kenya. Qu’est-ce qui selon vous a manqué contre les Malgaches et qui a été décisif face aux Kényans ?

Cusin : Pendant la première mi-temps, on a construit notre victoire. Et en deuxième mi-temps, après, il y a eu des espaces et de toute façon, on le savait que plus les minutes allaient passer, plus on aurait eu d’opportunités pour pouvoir marquer. Et je fais mes compliments aux garçons parce que je pense qu’ils ont fait un grand match, ils ont joué au football et on a joué surtout notre football.

C’est un peu ce qui a manqué contre Madagascar, on n’était pas nous-mêmes, même si à la fin, ce sont en fait ces deux cadeaux qu’on leur fait (deux buts encaissés). Nous, on a eu deux occasions qu’on n’a pas concrétisées. Mais au-delà de ça, on n’avait pas l’état d’esprit qu’il fallait pour aborder un match de ce genre. Contre le Tchad, par contre, j’ai revu l’équipe qu’on est en train de construire, une équipe qui est joueuse, qui joue au ballon, qui prend du plaisir à travailler ensemble, à construire ensemble.

ATS : Après quatre journées des éliminatoires du Mondial 2026, vous êtes leaders avec 9 points, puisque vous n’avez perdu qu’un seul match. Le rêve d’une première qualification historique est-il possible ?

Cusin : Vous savez, on est au début des qualifications, on a fait seulement 4 matchs sur 10, donc on n’est même pas à 40% des matchs. Quand on sera à 60-70% des matchs, là, vraiment, on pourra dire quelque chose. On pourra dire oui, on y est. On pourra lutter jusqu’au dernier match pour aller jouer cette qualification. Moi, je ne me pose pas de limites, mais en même temps, je suis quelqu’un de réaliste et quelqu’un qui a les pieds sur terre.

Je me rends bien compte du classement FIFA, je me rends bien compte des adversaires qu’on a et je me rends compte aussi qu’on est en train de travailler. On est en train de s’améliorer. C’est ça l’objectif, en fait, parce que nous, notre objectif depuis le début, c’était de participer à la CAN 2025 au Maroc. Nous utilisons tous les matchs à disposition pour nous améliorer, pour essayer de nouveaux joueurs et créer un groupe. Le groupe existait déjà avec une forte identité, parce qu’il faut dire la vérité : les Comores que j’avais vu à la CAN 2021 (disputée en 2022 au Cameroun, l’équipe comorienne ayant atteint les 8es pour la première fois de son histoire). C’était une équipe avec un esprit extraordinaire.

ATS : Sentez-vous une pression au-dessus de vos épaules pour la qualification au Mondial 2026 ?

Cusin : C’est dans la continuation de ce qui a été fait avant, mais en essayant quand même de changer, de mettre des jeunes qui peuvent assurer le futur. C’est pour ça que ça ne sert à rien de mettre trop de pression sur les joueurs. Nous, on n’a pas d’obligation d’aller à la Coupe du monde 2026, c’est une option. Naturellement, on est des compétiteurs, donc on joue toujours pour gagner les matchs, mais je pense que la pression, elle est sur les autres nations.

Au début du tirage au sort, nous étions dans le cinquième chapeau. Ça veut dire qu’en réalité, dans le ranking, on était la cinquième force sur six. Se retrouver en tête, je pense que c’est quand même quelque chose d’important, aussi bien pour les joueurs, pour le staff technique, mais aussi pour la fédération et le gouvernement qui mettent tous les moyens pour faire évoluer les joueurs et rendre heureux le peuple comorien. Je pense qu’il faut rester dans cette ligne-là. Ça, c’est la bonne ligne pour pouvoir être compétitif jusqu’à la dernière journée, vice-versa.

Si on met trop de pression sur les joueurs, si on demande de gagner tous les matchs, absolument, ça va être négatif. Ce n’est pas juste, parce que nous, on est une équipe avec pas mal de jeunes, et les jeunes, ils ont besoin aussi de se tromper. Ils ont besoin aussi de rater une passe, ils ont aussi besoin de rater une occasion pour comprendre la différence avec le haut niveau, s’améliorer et devenir toujours plus compétitif. L’état d’esprit qu’on a eu dans le dernier match, c’est le bon pour pouvoir vraiment aller au bout de notre potentiel.

ATS : Merci de votre disponibilité et nous souhaitons une bonne chance à l’équipe comorienne.

Crédit photos : compte X officiel de la Fédération comorienne de football.


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